Le risque de ralentissement économique ou récession guette par cause des factures impayées

Les entreprises belges sont victimes de retards (délibérés) de paiement de factures de la part de leurs clients. Le chiffre d’affaires annuel perdu en Belgique est historiquement élevé en 2019 et culmine à 3,5 %. Une récession économique est-elle imminente ?

  • Les entreprises belges paient systématiquement après l’expiration du délai de paiement et le font manifestement sciemment. La Belgique compte ainsi parmi les champions en la matière en Europe ;
  • Impact négatif sur le recrutement de personnel et d’autres investissements supplémentaires ;
  • Le risque de crédit va continuer à augmenter au cours des 12 mois à venir ;
  • Les entreprises belges croient fermement en un pays cashless d’ici 10 ans ;
  • Le chiffre d’affaires annuel perdu en Belgique est historiquement élevé aujourd’hui et culmine à 3,5 % ;
  • La Wallonie s’en sort mieux que la Flandre.

 

European Payment Report 2019 : Premiers signes de récession imminente? 

Intrum publie aujourd’hui les résultats de son European Payment Report annuel. Il en ressort qu’en Europe, les entreprises ressentent l’impact négatif des retards de paiement et des dettes résultant de pertes qui doivent être comblées, des paiements ultérieurs dans un environnement B2B et des risques de devoir faire face à un nombre encore plus important de factures impayées.

Pour la Belgique non plus, la situation n’est pas des meilleures. Notre pays compte parmi les champions en la matière en Europe. Pas moins de 67 % des entreprises belges rencontrent des difficultés lorsque leurs factures sont payées après l’expiration du délai de paiement. En Europe, la moyenne est de 50 %.

Interrogés sur les raisons qui les poussent à attendre si longtemps, 64 % des clients belges répondent que cela se produit de manière délibérée, afin de voir jusqu’où ils peuvent aller et, par exemple, de garder l’argent à leur disposition plus longtemps. Là aussi, nous nous situons au-delà de la moyenne européenne de 50 %.

Au niveau du gouvernement, celui de Belgique paie actuellement ses fournisseurs à 60 jours en moyenne (en 2016, la moyenne était encore de 64 jours). La mauvaise nouvelle, c’est que la Belgique compte parmi les moins bons élèves d’Europe. En Europe, la moyenne est en effet de 42 jours, soit une différence notable.

Mais le pire, c’est que les entreprises belges se servent de ce chiffre pour remettre à plus tard les investissements dans leur propre développement ou le recrutement de personnel. Le fait que les frais généraux soient payés si tard constitue donc un inconvénient majeur pour les entreprises belges. Cela donne une consonance particulière au slogan « Jobs, jobs, jobs ».

 

La Belgique croit en un pays cashless dans un avenir très proche

57 % des entreprises belges pensent que notre pays sera presque entièrement cashless d’ici maximum 10 ans. Seule la moitié des entreprises européennes (48 %) partagent cet avis. 62 % de ces entreprises belges s’attendent à ce que cela n’ait que peu voire pas d’impact sur le pouvoir d’achat du consommateur belge : un soulagement. En Europe, 57 % des entreprises sont de cet avis.

 

Le chiffre d’affaires annuel perdu augmente et passe à 3,5 %

La récession approche-t-elle ? Les retards de paiement, et tout simplement les non-paiements, ont un impact de plus en plus important sur la confiance des entreprises en l’économie et en leur capacité à investir. Cette incertitude a un impact majeur sur le moteur de notre société, à savoir les entreprises, et cela vaut pour tous les secteurs. En Belgique, on a par ailleurs l’habitude de se montrer un peu trop indulgent, et on n’ose pas toujours confronter les clients aux retards de paiement. Résultat : on se met à chercher des solutions.

« La précision avec laquelle les entreprises doivent pouvoir prédire leur flux de trésorerie constitue la base de chaque entreprise et de chaque secteur. La stabilité financière est à la base de la croissance. Plus le risque est élevé, plus le besoin de connaître vos clients est grand », affirme Guy Colpaert, CEO d’Intrum en Belgique


À propos de l’European Consumer Payment Report 2019 d’Intrum

L’European Payment Report 2019 est le résultat d’une enquête menée dans 29 pays entre le 31 janvier et le 5 avril 2019 à laquelle 11 856 entreprises européennes ont participé.
Chaque année, Intrum examine le comportement de paiement et la situation financière d’entreprises européennes réparties par pays ou région. Pour la première fois, le groupe a cherché, pour la Belgique, à identifier des différences entre la Flandre et la Wallonie.
L’enquête a été menée auprès de responsables exerçant une fonction de directeur financier, de contrôleur de gestion, de responsable des crédits ou de niveau similaire.

Le rapport complet peut être consulté ici à partir du 11 juin 2019.

 

Les chefs d'entreprise européens voient-ils les premiers signes d'une nouvelle récession ?