Les PME subissent encore des pressions pour accepter des délais de paiement plus longs

Un rapport révèle que les PME subissent encore des pressions pour accepter des délais de paiement plus longs. Six PME sur dix à travers l’Europe (61 % en Belgique) subissent encore des pressions pour accepter des conditions de paiement plus longues. Dans un cas sur quatre, cette pression est exercée par de grandes entreprises multinationales. Des conditions de paiement sûres devraient être la norme, déclare Mikael Ericson, PDG et président d’Intrum.

Le jeudi 27 juin, les Nations Unies célèbrent la deuxième édition de la journée des micro-, petites et moyennes entreprises. Ce faisant, l’organisation souhaite mettre en avant la contribution essentielle que les entreprises employant moins de 250 personnes apportent à l’économie à travers le monde.

Le Conseil international pour la petite entreprise (International Council for Small Business, ICSB) estime que les micro-, petites et moyennes entreprises (MPME) représentent 90 % du nombre total d’entreprises, 60 à 70 pour cent des emplois dans le monde et 50 pour cent du PIB mondial.

Malgré cette reconnaissance, de nombreuses MPME n’ont pas le cœur à la fête.

L’European Payment Report dévoile des conclusions inquiétantes

Comme le montre un nouveau rapport d’Intrum, de nombreuses MPME sont contraintes d’accepter des délais de paiement bien plus longs que ce qu’elles peuvent réellement supporter. Ces conclusions inquiétantes proviennent de l’European Payment Report, un baromètre annuel de l’économie européenne, donnant un aperçu des comportements de paiement et de la santé financière des entreprises européennes.

Cette année, dans le cadre d’une enquête conduite auprès de 11 856 entreprises dans 29 pays, 64 pour cent des MPME (61 % en Belgique) ont répondu avoir été contraintes d’accepter des délais de paiement plus longs que ce qu’elles pouvaient assumer. Bien que les plus grandes entreprises soient également confrontées à cet allongement des délais de paiement, 26 pour cent des MPME (27 % en Belgique) ont également signalé que ces délais de paiement plus longs leur étaient demandés par une grande entreprise. Ainsi, 23 pour cent (22 % en Belgique) ont accepté ces conditions imposées par de grandes entreprises.

Le rapport dévoile aussi que les entreprises règlent leurs factures au bout de 40 jours (38 en Belgique), une hausse par rapport à la moyenne de 34 jours du rapport de 2018. Le secteur public paie en moyenne au bout de 42 jours (60 en Belgique), soit une augmentation par rapport aux 40 jours constatés l’année passée. (La donnée équivalente pour les délais de paiement des clients aux MPME est de 23 jours (19 en Belgique)). Ces tendances à la hausse indiquent que les mauvaises habitudes de paiement des entreprises et du secteur public empirent encore, et ce, au même moment où un ralentissement économique se profile.

« C’est un signal alarmant qui doit être pris au sérieux », déclare Mikael Ericson, PDG d’Intrum. « Des paiements sûrs et fiables sont la clé d’une économie solide. »


Les retards de paiement rendent vulnérables les MPME

L’impact de ces retards de paiement sur les MPME est avéré. D’après les conclusions de l’European Payment Report, 30 pour cent des MPME (42 % en Belgique) affirment que les retards de paiement ont des répercussions conséquentes sur leurs activités, générant une crise de liquidité et 27 pour cent (33 % en Belgique) font état de la même situation en ce qui concerne la perte de revenus. Ce phénomène a des conséquences significatives, allant jusqu’à menacer la trésorerie de ces entreprises, voire leur existence.

De plus, un cinquième (21 pour cent / 20 % des PME en Belgique) des entreprises ayant répondu aux questions de l’enquête indiquent que des paiements plus rapides leur permettraient d’embaucher plus d’employés.

Un manque de précautions en matière de paiements

Beaucoup de MPME ne prennent aucune précaution pour se protéger contre les mauvais comportements de paiement, contrairement aux grandes entreprises. D’après le rapport, un grand nombre de MPME se sent vulnérable face aux retards de paiement.

Cela est lié à l’inquiétante méconnaissance de la directive européenne de lutte contre les retards de paiement, entrée en vigueur en 2011.

Seulement 27 pour cent des MPME (17 % en Belgique) connaissent l’existence de cette directive, contre 57 pour cent des grandes sociétés (41 % en Belgique). Et tandis que 53 pour cent des grandes entreprises (57 % en Belgique) y ont souvent recours, voire toujours, seuls 32 pour cent des MPME (33 % en Belgique) ayant connaissance de cette directive en font usage, se réservant le droit de facturer un minimum de 40 euros plus les intérêts dans les transactions entre entreprises et celles avec le secteur public.

Comment régler le problème des paiements ?

Plus de quatre entreprises sur dix, interrogées dans le cadre de l’European Payment Report, affirment qu’une nouvelle législation nationale et des initiatives volontaires permettraient de réduire le problème des retards de paiement.

Ces dernières années, Intrum a été l’un des principaux promoteurs, en Suède et ailleurs, des délais de paiement fixés à 30 jours. Le code de paiement amiable sous 30 jours, lancé par le gouvernement suédois et plusieurs chefs d’entreprise nationaux en 2018, était une initiative ardemment soutenue par Intrum.

La société est également en contact régulier avec la Commission européenne à Bruxelles et présente ses conclusions aux responsables politiques et publics européens chargés d’étudier d’autres moyens de lutter contre le problème des retards de paiement.

« Des conditions de paiement sûres et des paiements dans les temps exigent des changements dans les comportements de paiement sur le long terme dans le chef des entreprises européennes », affirme Mikael Ericson. « Chez Intrum, nous reconnaissons l’importance du paiement dans les temps et soutenons de nombreuses initiatives dans le domaine des délais de paiement déterminés. »

 

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