Crise du coronavirus : Les entreprises belges doivent-elles se préparer à un tsunami de factures impayées ?

La crise du coronavirus confronte les entreprises à de grandes incertitudes : la croissance ralentit, la demande chute, les chaînes d'approvisionnement sont perturbées et un nombre croissant de clients a des problèmes d'argent. Les consommateurs ressentent que l'insécurité de l'emploi et une perte de revenus ont un impact négatif sur leur capacité à payer les factures. La grande question est : le pire est-il derrière nous, ou les entreprises doivent-elles se préparer à un tsunami de factures impayées durant l'automne 2020 ?

Les délais et retards de paiement toujours à la hausse

Près de la moitié (45 %) des entreprises européennes voient leurs liquidités fondre à cause de l'augmentation des retards de paiement de leurs clients. La survie de plus d'une entreprise sur trois (38 %) est menacée par les crédits clients qui gonflent.

Notre Livre blanc Covid-19, qui s'appuie sur une enquête menée auprès de 9 980 entreprises, révèle le véritable impact de la crise du coronavirus dans le monde des entreprises. La forte chute du PIB belge exerce une pression sur les revenus des entreprises et réduit leur trésorerie. Pour nombre d'entreprises, la protection de la trésorerie est actuellement une question de survie.

Les free-lances, les entreprises individuelles et les PME sont plus vulnérables, étant donné qu'ils ont moins de poids dans les négociations commerciales. Près de trois PME sur quatre (71 %) déclarent avoir accepté, durant le confinement, des délais de paiement qui ne les satisfont pas. Si ces délais concédés ne sont en outre pas respectés, la situation est alors très difficile à supporter financièrement.

Un paiement tardif peut en effet faire basculer les petites entreprises de la survie à la faillite. Les retards de paiement nuisent à leur capacité à payer leurs employés et leurs fournisseurs, pour couvrir les frais généraux et poursuivre la croissance. Intrum appelle les pouvoirs publics et les grandes entreprises à faire preuve de solidarité et à honorer à temps leurs obligations de paiement envers les PME en cette période difficile.

Les entreprises qui sont en mesure de préserver leurs liquidités sortiront plus fortes de la crise du coronavirus, tandis que celles qui consument très rapidement leurs réserves verront leur survie menacée.

Un nombre jamais vu de faillites attendu suite à la crise du coronavirus

Le bureau d'études Altares Dun & Bradstreet prévoit une forte augmentation du nombre de faillites d'entreprises – qui oscillait entre 8 000 et 13 000 par an au cours des dix dernières années.

« D'après nos calculs, 16 594 entreprises jetteront l'éponge entre le troisième trimestre 2020 et le troisième trimestre 2021. Cela représente une augmentation de pas moins de 70 % par rapport au nombre de faillites en 2019 », peut-on lire dans De Morgen. Outre une baisse des ventes, les factures impayées sont une autre cause principale de faillites. D'après une enquête réalisée plus tôt par Intrum, une faillite sur quatre serait due à des clients en défaut de paiement.

Lorsque les différentes mesures de soutien prises par le gouvernement prendront fin, on pourra alors voir le véritable impact de cette crise. Les secteurs belges où le nombre de faillites connaîtra la plus forte hausse sont l'horeca, le commerce de détail non alimentaire et les secteurs artistique et événementiel. Les restaurateurs ont par exemple vu leur chiffre d'affaires chuter de 97 %, d'après une enquête interne réalisée en août.

 

Les Italiens et les Belges craignent que la crise du coronavirus n'entraîne une récession

Une récession causée par la crise du coronavirus
Les chefs d'entreprises craignant une récession imminente (%) - Source : Livre blanc Covid-19 (Intrum)

Les ménages consomment moins et sont de plus mauvais payeurs depuis le début de la crise du coronavirus

La pandémie de coronavirus a mis un peu plus d'un million de Flamands au chômage temporaire. Les personnes forcées de rester à la maison n'ont reçu que 70 % de leur salaire. Ce n'est pas une catastrophe pour les ménages à double revenu qui peuvent travailler de chez eux, mais ça l'est pour les Flamands qui n'ont pas un gros salaire, comme les aide-ménagères.

L'European Consumer Payment Report dresse l'impact du Covid-19 sur la situation financière des ménages. Plus de la moitié (51 %) des ménages belges déclarent que leur bien-être financier a diminué, par rapport à la période d'avant la pandémie de coronavirus. Seulement 17 % des Belges croient en une amélioration dans les six prochains mois et près de la moitié (43 %) des Belges déclarent dépenser moins. 

Les gens essaient de joindre les deux bouts en étant économes. Cela signifie consommer moins, supprimer le voyage de l'été et tous les petits extras et commencer à puiser dans les économies. Non seulement les consommateurs dépensent moins, mais ils optent aussi plus souvent pour des produits de qualité inférieure ou des produits démarqués.

Priorité est donnée au paiement du loyer ou au remboursement de l'emprunt hypothécaire et les autres factures attendent.

Certains métiers sont moins bien armés contre les déboires financiers

Les souffrances engendrées par la crise du coronavirus ne sont pas partagées équitablement. En moyenne, les ménages ont souffert d'une perte de revenus, mais environ 70 % d'entre eux n'ont pourtant pas encore été touchés par ce problème. Les retraités, les allocataires sociaux et les salariés qui n'ont pas été mis en chômage temporaire ont conservé leurs revenus. Beaucoup de ces personnes ont même pu mettre un peu plus d'argent de côté pendant le confinement.

L'horeca, le commerce de détail non alimentaire et les secteurs artistique, du divertissement et des loisirs emploient beaucoup de jeunes, de personnes qui n'ont pas fait d'études (ou peu) et de célibataires, qui sont plus vulnérables aux déboires financiers. Les salaires y sont moins élevés et les travailleurs n'ont pas de grandes réserves d'argent. Ils travaillent souvent avec des contrats de courte durée et peu de statuts protecteurs, et comptent sur les heures supplémentaires, les pourboires ou un à-côté pour boucler les fins de mois. Et c'est précisément pour ces secteurs qu'il n'y a pas de perspective de relance rapide et digne de ce nom.

En raison de leurs contrats éphémères et de statuts qui changent continuellement, beaucoup de travailleurs du secteur culturel et d'artistes n'entrent pas en ligne de compte pour bénéficier des mesures de soutien et passent donc entre les mailles du filet.

Hausse croissante du chômage et de la pauvreté

La Banque nationale de Belgique annonce que les Belges sont plus pessimistes que jamais quant à l'évolution du chômage au cours des douze prochains mois. Après la forte reprise de juillet, la zone euro a de nouveau accusé un retard de croissance marqué suite à la réinstauration de mesures contraignantes en août.

En attendant, nombre de ménages belges marchent sur la corde raide, financièrement parlant : chaque déboire peut être le coup fatal, car dans l'intervalle, les économies sont à sec. Le nombre de nouvelles demandes d'aide aux CPAS augmente fortement.

Avant la crise du coronavirus, la Belgique comptait déjà 233 000 travailleurs pauvres selon COVIVAT, le consortium de recherche en charge d'analyser les effets sociétaux du coronavirus. Viennent s'ajouter à cela 411 000 Belges dont les revenus sont situés juste au-dessus du seuil de pauvreté et qui se retrouvent en difficulté au moindre déboire (chômage temporaire, perte d'emploi, hospitalisation).

Le professeur belge Olivier De Schutter, qui est depuis mai le nouveau rapporteur spécial des Nations Unies sur l'extrême pauvreté, avertit dans le quotidien Het Laatste Nieuws que les filets sociaux sont plein de trous : « Une grande partie des personnes les plus pauvres, pour qui les mesures de protection sont destinées, ne peuvent pas en bénéficier. Près de 176 millions de gens à travers le monde sont par conséquent menacés de pauvreté, ce qui équivaut à une augmentation du taux de pauvreté de 2,3 points de pourcentage. Les ménages pauvres ont entre-temps utilisé le peu de réserves qu'ils avaient. Ils ont vendu ce qu'ils possédaient, et le pire est à venir. »

 

Le bien-être financier en déclin pour la moitié des consommateurs belges

Déclin du bien-être financier des consommateurs à cause de la crise du coronavirus
Déclin du bien-être financier des consommateurs à cause de la crise du coronavirus - Source : European Consumer Payment Report (Intrum)

Effet boule de neige : la pauvreté aggrave la perte de chiffre d'affaires des entreprises

Dans les secteurs durement touchés, comme l'horeca, le commerce de détail non alimentaire, la culture et les loisirs, 60 % des employés disposent de réserves d'épargne insuffisantes pour couvrir la perte d'un mois de salaire. La hausse de la pauvreté chez les salariés de ces secteurs est déjà très visible. Et si nous n'y prêtons pas attention, d'autres secteurs seront également touchés.

La hausse de la pauvreté entraîne une baisse de la demande des consommateurs, ce qui, à long terme, représente un défi pour les entreprises B2C. Lorsque des entreprises affectées par un chiffre d'affaires en baisse licencient du personnel lors de coupes visant à réaliser des économies, cela a à nouveau un impact négatif sur la consommation et la capacité des consommateurs à payer leurs factures. Se crée dès lors un effet boule de neige, dans lequel la perte de chiffre d'affaires de certaines entreprises entraîne des pertes d'emplois et de revenus, qui entraînent quant à elles une nouvelle perte de chiffre d'affaires dans d'autres entreprises.

« En septembre, les ménages avec enfants accumuleront des dettes qui seront difficiles à rembourser. En Belgique, la moitié des ménages avec enfants a du mal à finir le mois, d'après une enquête menée plus tôt par Intrum », déclare Christophe De Boeck, directeur commercial d'Intrum. « La hausse des dépenses qui va de pair avec la rentrée constitue cette année un fardeau d'autant plus lourd pour les ménages dont les revenus ont baissé. Je crains que la boule de neige ne se mette à rouler dès cet automne et qu'un nombre croissant de ménages et d'entreprises rencontre des difficultés financières. »

Automne 2020 : un tsunami de factures impayées s'annonce

Les factures que les ménages avec enfants règlent le moins facilement sont les factures scolaires, auxquelles ils attribuent invariablement la priorité la plus basse en cas de problèmes d'argent. Il est essentiel que les écoles vérifient au début de la nouvelle année scolaire si leur administration financière peut faire face à une forte augmentation du nombre de factures scolaires impayées.

Les factures d'énergie, de télécommunications et de boutiques en ligne risquent également de finir au bas de la pile de factures impayées, comme le prédit notre enquête sur le comportement de paiement des consommateurs.

Déjà à l'été 2020, les ménages belges ont eu du mal à payer leurs factures d'énergie : voilà ce qui ressort d'une enquête de la FEBEG, la fédération des fournisseurs d'énergie.

En temps normal, le secteur de l'énergie est confronté à environ 85 millions d'euros de factures impayées chaque année. Mais la FEBEG craint désormais que ce nombre ne double, passant à 170 millions. Une augmentation des problèmes de paiement peut rapidement conduire à de nouvelles faillites dans le secteur de l'énergie. Ces faillites entraînent des pertes d'emplois et une nouvelle pauvreté qui, à leur tour, entraînent inévitablement une perte de chiffre d'affaires dans d'autres entreprises. C'est ainsi que les factures d'énergie impayées font aussi rouler la boule de neige.

Il faut agir maintenant pour protéger la trésorerie des entreprises

Les entreprises belges, grandes et petites, ne disposent souvent pas en interne des bons mécanismes pour inciter les clients à payer :

  • On entre difficilement en contact avec les mauvais payeurs.
  • L'accessibilité du service financier n'est pas optimale pour les clients.
  • La communication avec les mauvais payeurs n'est pas claire et/ou pas assez orientée client.
  • Les crédits clients ne sont pas suivis de manière structurelle, on manque de processus ou ces derniers sont mal suivis.
  • L'administration financière ne se fait pas suffisamment sous forme numérique.
  • Le service est en sous-effectif en raison de l'augmentation du nombre de dossiers et de l'absence de collègues pour cause de maladie, de stress ou de burn-out.  

 

L'administration financière est capitale

Chez Intrum, nous sommes convaincus qu'une administration financière bien rodée est capitale pour la santé financière de votre entreprise. Surtout dans l'économie à 90 pour cent actuelle !

Non seulement la solidité financière, mais aussi l'inventivité et l'agilité constituent des avantages qui peuvent aider les entreprises les plus malines à bien tourner en cette période de coronavirus.

Le département financier de votre entreprise doit s'adapter à cette nouvelle réalité. D'une part, il est crucial à l'heure actuelle de réduire au maximum l'impact des crédits clients qui gonflent dans votre bilan. D'autre part, si votre administration financière ne fait pas preuve d'empathie, vous courrez un risque d'atteinte à votre réputation et de perte de clientèle plus grand que jamais en ces temps difficiles.

Préparez votre organisation à un tsunami de factures impayées. Faites appel à l'un de nos experts pour y préparer votre administration financière.

 

 

 

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